Originaire de CrĂ©teil et dĂ©sormais installĂ©e dans le sud de la France, Lounaa a choisi de se rĂ©inventer. Ă tout juste 18 ans, elle vient de sortir Spleen, un single fort et mĂ©lancolique, comme un nouveau point de dĂ©part. Fini les anciens titres, elle repart de zĂ©ro pour proposer une musique plus intime, plus vraie. Cette chanteuse littĂ©raire Ă la voix feutrĂ©e met des mots sur ce que dâautres taisent â les failles, le doute, la fatigue mentale. Ă lâoccasion de la sortie de ce titre coup de poing tout en douceur, on est allĂ©s lui poser quelques questionsâŠ
Bonjour Lounaa ! Raconte-nous, comment as-tu commencĂ© la musique ? Quel a Ă©tĂ© lâĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur ?
Lounaa : La musique a toujours fait partie de ma vie. Jâai fait du conservatoire, du solfĂšge, des cours de chant en individuel⊠mais câest vraiment pendant le confinement que tout sâest enclenchĂ©. Jâavais 14 ans, tout Ă©tait Ă lâarrĂȘt, alors jâai commencĂ© Ă Ă©crire, Ă bidouiller dans mon coin avec le petit matĂ©riel que mon pĂšre mâavait offert. Jâai appris Ă enregistrer, Ă mixer un peu, Ă publier⊠toute seule, dans ma chambre. Câest Ă ce moment-lĂ que jâai compris que jâavais besoin de ça pour mâexprimer.
Quâest-ce qui tâa inspirĂ© pour Ă©crire Spleen ? Quel a Ă©tĂ© le point de dĂ©part ?
Lounaa : Beaucoup de gens pensent que Spleen parle dâune rupture, mais ce nâest pas du tout ça. Câest un titre sur la santĂ© mentale, sur le manque de confiance en soi, sur ces choses quâon garde pour nous parce quâon ne sait pas trop comment les exprimer. Ce que je raconte dans cette chanson, je le vois autour de moi tout le temps, chez les jeunes de mon Ăąge. On sourit, on dit que ça va⊠et puis un jour, ça dĂ©borde. Le point de dĂ©part, câĂ©tait ce sentiment dâĂȘtre entourĂ©e sans vraiment lâĂȘtre, de vouloir aller mieux sans savoir comment. Câest un morceau que jâai Ă©crit autant pour moi que pour les autres, pour ceux qui nâosent pas en parler mais qui se reconnaĂźtront.
Quelle est ta méthode de travail ? Tu commences par les paroles ou la musique ?
Lounaa : JâĂ©cris toujours dâabord. Les mots, câest ce qui me guide. Jâai du mal Ă partir dâune prod et Ă construire autour, je prĂ©fĂšre Ă©crire librement, sans contrainte, puis chercher une instru qui correspond Ă lâambiance de mon texte. Ensuite, bien sĂ»r, il y a des ajustements : je retravaille certaines phrases pour coller au rythme, je reformule parfois⊠Mais lâintention de dĂ©part vient toujours du texte. Je pense que câest ma fibre littĂ©raire qui parle !
Si tu pouvais collaborer avec nâimporte quel artiste, ce serait qui ?
Lounaa : Sans hĂ©siter, Yoa. Je lâai dĂ©couverte avec La Favorite, et depuis je lâĂ©coute en boucle. Sa maniĂšre dâĂ©crire, de poser sa voix, son univers⊠ça me touche profondĂ©ment. Je pense quâon pourrait faire un truc fort ensemble.
Un objet dont tu ne peux pas te passer au quotidien ?
Lounaa : Mes AirPods. Je sais, câest un peu clichĂ©, mais je les ai tout le temps avec moi. Que je sois en train de marcher, de ranger ma chambre ou de traĂźner, il y a toujours un fond musical. Et les rares fois oĂč je les oublie ou quâils ne sont pas chargĂ©s⊠câest la galĂšre. Vraiment.
Les 3 derniers morceaux que tu as Ă©coutĂ©s aujourdâhui (et sans tricher) ?
Lounaa : Alors⊠Saison de Bekar et Yoa, Manchild de Sabrina Carpenter, et Qui te suivra de Shay. Un mĂ©lange parfait entre douceur, force et mĂ©lancolie â comme moi, finalement (rires).
Une expression qui te définit bien, ça serait⊠?
Lounaa : Je dirais : âjâapprends en tombantâ. Câest pas une vraie expression peut-ĂȘtre, mais câest ce que je ressens. Chaque Ă©chec mâa appris quelque chose. Je prĂ©fĂšre voir les erreurs comme des Ă©tapes, pas comme des freins. Câest ce qui mâaide Ă grandir, Ă affiner mon regard, Ă devenir une meilleure artiste.
Tu as eu une premiĂšre expĂ©rience avec un label qui sâest mal terminĂ©e⊠Quel conseil donnerais-tu Ă un jeune artiste qui cherche Ă se faire signer ?
Lounaa : Ne vous prĂ©cipitez pas. Sur le moment, on pense que câest âlaâ chance Ă ne pas laisser passer, alors on fonce. Mais si le label ne correspond pas Ă votre vision, ça devient vite un frein. Prenez le temps de vous connaĂźtre artistiquement avant de vouloir ĂȘtre signĂ©. Apprenez Ă dĂ©fendre vos idĂ©es, vos morceaux, votre univers. Un bon label est un partenaire, pas un patron.
Un fait dâactualitĂ© rĂ©cent qui tâa marquĂ©e ?
Lounaa : Je suis en Ă©cole de journalisme, donc je suis lâactu de prĂšs. Ce qui mâa vraiment interpellĂ©e derniĂšrement, câest lâaffaire autour de P. Diddy. Certaines accusations trĂšs lourdes ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es, alors quâil y a eu beaucoup de tĂ©moignages et de preuves. Ăa fait rĂ©flĂ©chir Ă la place de la justice face Ă des figures publiques, Ă la maniĂšre dont on traite certains scandales en fonction de qui ils impliquent.
Quels sont tes objectifs pour 2025 ? Un album en préparation ?
Lounaa : Spleen a Ă©tĂ© un vrai tournant. Jâai envie de continuer sur cette lancĂ©e, dâexplorer encore plus ce que je peux dire, ressentir, transmettre. Je travaille sur de nouveaux morceaux, peut-ĂȘtre un EP, peut-ĂȘtre plus. Je ne me mets pas de pression, mais je veux proposer quelque chose de cohĂ©rent, dâencore plus personnel.
Un dernier mot pour la fin ?
Lounaa : JâespĂšre que Spleen trouvera un Ă©cho chez ceux qui en ont besoin. Jâai mis beaucoup de moi dans ce titre. Et si ça peut aider, apaiser, mĂȘme un tout petit peu, alors jâai tout gagnĂ©. Ah, et jâespĂšre que vous avez vos AirPods sur les oreilles, parce que la suite arrive⊠et ce sera encore plus fort.

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