Photo de Interview exclusive avec Lord Myke Jam, un poÚte urbain entre introspection et révolte douce

đŸ‡ŹđŸ‡” Interview exclusive avec Lord Myke Jam, un poĂšte urbain entre introspection et rĂ©volte douce

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Il sculpte les mots comme d’autres sculptent la pierre. Lord Myke Jam, slameur Ă  la plume affĂ»tĂ©e et Ă  la voix vibrante, vient tout juste de dĂ©voiler « Je plaide coupable », un titre puissant Ă  la frontiĂšre entre confession intime et miroir social. L’occasion rĂȘvĂ©e de tendre le micro Ă  cet artiste engagĂ© et sincĂšre, pour en savoir plus sur son univers et ses projets Ă  venir



Bonjour Lord Myke Jam ! Peux-tu nous raconter comment tu as commencĂ© la musique ? Quel a Ă©tĂ© l’élĂ©ment dĂ©clencheur ?

LMJ : Franchement, tout a commencĂ© sans pression, darens l’ambiance relĂąchĂ©e des fins de soirĂ©es. Ces moments oĂč la musique prend toute la place, oĂč tu oublies le regard des autres. J’ai commencĂ© Ă  jammer avec des potes, une fois, deux fois
 et puis un jour, je me suis dit : “Et si j’écrivais sur de la musique ?” Peu importe le style, l’essentiel, c’est de me faire plaisir et d’ĂȘtre vrai. C’est comme ça que le truc a dĂ©marrĂ©, sans stratĂ©gie, juste avec l’envie de crĂ©er.

Qu’est-ce qui t’a inspirĂ© pour Ă©crire « Je plaide coupable » ?

LMJ : J’avais besoin de faire un mĂ©a culpa, de reconnaĂźtre que moi aussi, j’ai une part de responsabilitĂ© dans ce qui se passe autour de nous. On a tous des choses Ă  se reprocher, mĂȘme Ă  petite Ă©chelle. Et si les petites actions positives comptent, alors peut-ĂȘtre que les petites nĂ©gligences ont aussi un poids. « Je plaide coupable », c’est ma façon de dire qu’on n’est pas que victimes du systĂšme, on en est parfois aussi les complices silencieux.

Quand tu composes, tu commences par les mots ou la musique ?

LMJ : Je pars presque toujours du texte. Quand j’écris, c’est que quelque chose doit sortir, lĂ , tout de suite. Ce sont des Ă©motions brutes, des sensations qui prennent forme en mots. Ensuite, je cherche la musique qui va incarner ça, le beatmaker qui saura traduire cette Ă©nergie. J’aime quand la prod Ă©pouse le propos, quand tout devient cohĂ©rent.

Est-ce que tu te considÚres comme un artiste engagé ?

LMJ : Je l’espĂšre, oui. Mais pas dans le sens moralisateur. Mon engagement, il passe par l’amour, par les histoires que je raconte, dans lesquelles d’autres peuvent se retrouver. J’essaie d’éveiller une part d’empathie, de rallumer quelque chose chez l’autre. Si je peux provoquer une prise de conscience ou un simple questionnement, alors j’ai rempli ma mission.

Un objet dont tu ne peux absolument pas te passer ?

LMJ : Mes clĂ©s de voiture ! Je suis souvent sur la route, je les cherche tout le temps. C’est un peu le symbole de ma vie en mouvement, de cette libertĂ© que j’essaie de garder.

Les trois derniers morceaux que tu as Ă©coutĂ©s aujourd’hui, et sans tricher !

LMJ : Le premier, c’est « AdĂ©us », un titre que mon fils adore, et moi je suis un papa complĂštement fan de lui ! Ensuite, E.sy Kennenga – Comme si, une vraie source d’énergie quotidienne. Et un morceau breton magnifique, Ă©crit par le pĂšre d’une amie. Il s’appelle « Maiwen »  elle me l’a envoyĂ© ce matin, et il m’a touchĂ© en plein cƓur.

Un fait d’actualitĂ© rĂ©cent qui t’a particuliĂšrement marquĂ© ?

LMJ : HonnĂȘtement, il y en a trop. Ce qui me frappe, c’est notre insensibilitĂ© croissante. On vit dans un monde secouĂ© de conflits, et pourtant, on zappe. On oublie que certains enfants ne connaissent que la guerre, que des gamins n’atteindront jamais l’ñge adulte. C’est effrayant.

Une expression qui te définit bien ?

LMJ : « Être libre, ce n’est pas seulement se dĂ©barrasser de ses chaĂźnes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la libertĂ© des autres. » C’est ce que j’essaie d’incarner, dans ma vie comme dans ma musique.

Deux ans aprÚs la sortie de ton album « AllÎ la Terre ici la Lune », quel regard portes-tu sur ce projet ?

LMJ : C’est un album qui me ressemble beaucoup. Je regrette de ne pas l’avoir dĂ©fendu davantage sur scĂšne. Mais je l’écoute encore avec plaisir. Certains textes sont toujours d’actualité  Et puis ce projet, c’est aussi une conversation avec ma fille, une trace que je lui laisse.

Un nouveau projet en préparation ?

LMJ : Oui, il s’appellera « Rue des Roses ». Sortie prĂ©vue Ă  l’automne 2025. Toujours de la poĂ©sie, mais avec encore plus de clartĂ© dans ce que je veux dire. Je crois que j’ai trouvĂ© le terme qui me dĂ©finit enfin : je fais de la pop humaniste.

Un dernier mot pour la fin ?

LMJ : Non, plusieurs ! (rires) Je ne veux pas d’une notoriĂ©tĂ© qui me coĂ»te une part de mon humanitĂ©. Seuls les aveugles perçoivent ce qu’il y a dans mon cƓur. Ce qu’on fait aujourd’hui dessine ce qu’on vivra demain. Et tant que mes enfants me poseront des questions
 je veux rester lĂ  pour y rĂ©pondre.

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