Photo de Interview exclusive avec Kakijoy, une artiste en pleine (r)évolution créative

đŸ‡«đŸ‡· Interview exclusive avec Kakijoy, une artiste en pleine (r)Ă©volution crĂ©ative

|

Elle s’appelle Kakijoy, et rien que son nom donne envie de s’y plonger. Artiste multiple, sensible et solaire, elle nous a accordĂ© un moment aprĂšs la sortie de son dernier clip « Tes couleurs ». Entre berceuses, expĂ©rimentations sonores et exploration de soi, Kakijoy ne rentre dans aucune case — et c’est bien ce qui fait toute sa singularitĂ©. Rencontre avec une voix pas comme les autres.


Bonjour Kakijoy, et merci de répondre à nos questions ! Dis-nous, comment la musique est-elle entrée dans ta vie ?

Kakijoy : C’est venu comme une nĂ©cessitĂ©, presque physique. J’ai toujours Ă©tĂ© sportive, mais paradoxalement, j’ai longtemps eu du mal Ă  marcher, Ă  me mouvoir. Et puis un jour, j’ai ressenti une urgence dans mon corps. Une urgence d’exprimer ce que j’avais accumulĂ© : douleurs, Ă©motions, ressentis. L’écriture ne suffisait plus. La musique est devenue un exutoire total, un langage Ă  part entiĂšre.

C’est en prenant conscience que mon corps pouvait ĂȘtre un instrument, que ma voix pouvait devenir un outil, que tout s’est transformĂ©. J’ai dĂ» dĂ©construire pas mal de choses, rĂ©initialiser ma vie pour reconnecter avec qui je suis vraiment. Aujourd’hui, je me considĂšre plus comme une expresseuse que comme une simple chanteuse. Ma musique, c’est un prolongement de mon Ă©nergie vitale, de mon parcours intĂ©rieur.

Ton dernier clip “Tes couleurs” est un vrai bijou de douceur. Qu’est-ce qui t’a inspirĂ©e ?

Kakijoy : À l’origine, c’était une berceuse. La premiĂšre version s’appelait Colore ton cƓur, un instrumental orchestral que je joue en spectacle pour enfants. C’est une chanson pensĂ©e comme une main posĂ©e sur un front d’enfant, un geste tendre, rassurant. Un “sois qui tu es, tout va bien”.

Et puis elle a Ă©voluĂ©. Elle a gagnĂ© en sensualitĂ©, en maturitĂ©. Elle est devenue aussi une invitation Ă  retourner Ă  soi-mĂȘme, Ă  se reconnecter Ă  ses propres couleurs pour mieux partager avec les autres. J’ai adorĂ© travailler cette Ă©volution avec Nicolas du Studio BĂ©nier, qui a captĂ© direct le message et a mĂȘme poussĂ© le dĂ©lire jusqu’à une version groovy plus intime. C’est de lĂ  qu’est nĂ© le clip !

Comment se passe ton processus de composition ? Tu démarres plutÎt avec les paroles ou la musique ?

Kakijoy : TrĂšs souvent, ça vient d’un coup : paroles et mĂ©lodie ensemble, comme un paquet cadeau livrĂ© clĂ© en main. C’est le cas pour mes EP LibertĂ©s et Balance ton cƓur !

J’aime aussi partir d’un instru ou d’un texte dĂ©jĂ  Ă©crit, mais j’ai une rĂšgle : si ça ne coule pas de source, c’est que ce n’est pas une chanson pour moi. Je ne force rien. Tout doit venir avec fluiditĂ©. Si ça bloque, je laisse tomber.

Tu es une artiste indépendante. Quelle est la plus grosse difficulté que tu rencontres dans ta carriÚre ?

Kakijoy : Je dĂ©bute encore, mais ce qui est dur, c’est cette pression constante de devoir rentrer dans des cases. On attend de toi un style dĂ©fini, un “positionnement”. Sauf que moi, je veux pouvoir passer d’une berceuse Ă  de la trap sans justification.

C’est ça la vraie libertĂ© artistique pour moi. Alors oui, ça veut dire prendre le risque de ne pas ĂȘtre “vendable” dans les circuits classiques, mais tant pis. Je fais ce qui me ressemble. Mes chansons ont toutes un point commun : elles sont des dĂ©clarations de libertĂ©, chacune Ă  sa maniĂšre. Et mĂȘme si ce n’est pas “parfait”, tant que c’est vrai, ça me va.

Un objet dont tu ne peux pas te passer au quotidien ?

Kakijoy : Franchement ? Du chocolat, un Carambar ou un petit sachet de bonbons gomme. Ça compte comme un objet, non ?

Les 3 derniers morceaux que tu as Ă©coutĂ©s aujourd’hui ? (Sans tricher !)

Kakijoy : HonnĂȘtement
 aucun ! À part mon propre morceau Peuples en galĂšre, pour le montage du clip qui sort trĂšs bientĂŽt. Ça compte, non ? 😅

Une expression qui te définit bien, ce serait
 ?

Kakijoy : Calme, mais tonique. DĂ©tachĂ©e, mais dĂ©terminĂ©e. Joyeuse, mais lucide. DĂ©calĂ©e, mais concernĂ©e. LĂ©gĂšre, mais engagĂ©e. C’est toute ma contradiction rĂ©sumĂ©e.

Quel conseil donnerais-tu à un·e jeune artiste qui souhaite vivre de sa musique ?

Kakijoy : DĂ©jĂ , il faut ĂȘtre lucide : vivre de la musique, ce n’est pas garanti. C’est important de savoir pourquoi on crĂ©e. Est-ce qu’on veut entrer dans un marchĂ© existant, ou est-ce qu’on veut crĂ©er un marchĂ© qui n’existe pas encore ?

Si on choisit d’ĂȘtre dans sa propre ligne, de rester fidĂšle Ă  soi, c’est une forme de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure
 mais il faut aussi accepter de ne pas ĂȘtre reconnu financiĂšrement pour ça.

Mon conseil ? Sois polyvalent·e, trouve des moyens de subvenir Ă  tes besoins en dehors de ta musique si besoin, mais ne trahis jamais ta vibe. C’est lĂ  que tu trouveras une forme de rĂ©ussite, mĂȘme si elle ne rentre pas dans les statistiques.

Quels sont tes objectifs pour 2025 ?

Kakijoy : DĂ©jĂ , continuer Ă  sortir les titres de mon EP Yaka Dancer et des duos reggae-pop avec M-Syla, dont Peuples en galĂšre qui arrive trĂšs bientĂŽt ! Je veux aussi proposer des morceaux en anglais, faire vivre ma boutique en ligne balancetajoie.shop, oĂč je crĂ©e des visuels que j’imprime sur des vĂȘtements. Et bien sĂ»r, continuer les spectacles et ateliers pour enfants, parce que c’est un espace de transmission que j’adore.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Kakijoy : Merci d’avoir pris le temps de dĂ©couvrir mon univers. Et si vous aussi, vous avez des couleurs Ă  exprimer, balancez-les sans filtre. Il y a de la place pour chaque teinte.

—

Rejoindre Kakijoy sur les rĂ©seaux :

en_USEnglish