Originaire de Martinique, King Kalabash est une figure emblĂ©matique du reggae caribĂ©en. Artisan de la calebasse avant dâĂȘtre musicien, il forge son style entre traditions crĂ©oles, beats dancehall et paroles percutantes. Fondateur du duo Big Famili et du label Black House Music, il incarne une musique indĂ©pendante, libre et profondĂ©ment ancrĂ©e dans la rĂ©alitĂ© sociale. Son dernier clip « Dead Zone », rĂ©alisĂ© par Larry Labinsky, illustre une sociĂ©tĂ© en crise avec une force visuelle saisissante. On a voulu en savoir plus : lâartiste a acceptĂ© de rĂ©pondre Ă nos questions, juste aprĂšs la sortie de ce titre-choc.
Bonjour King Kalabash et merci dâavoir pris le temps de rĂ©pondre Ă nos questions !
Comment as-tu commencĂ© la musique ? Quel a Ă©tĂ© lâĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur ?
King Kalabash : Dans les annĂ©es 70-80, jâai vĂ©cu mon adolescence en Guadeloupe, notamment dans la commune du Raizet qui se trouve ĂȘtre un vivier dâartistes de tous genres. Mon aventure musicale commence par la percussion : un ami de ma mĂšre dĂ©barque avec une paire de congas Ă la maison et voilĂ , câest parti. En 6e, mon professeur dâanglais, M. Bergame, nous apprend âWho the Cap Fitâ â un Ă©vĂšnement qui marquera la suite de mon parcours musical.
Est-ce que le fait dâavoir grandi en Guadeloupe a Ă©tĂ© dĂ©cisif dans ta construction en tant quâartiste ?
King Kalabash : ComplĂštement. En Guadeloupe, la musique et le gwo ka sont omniprĂ©sents. De ce fait, jâai Ă©tĂ© baignĂ© dans un univers musical variĂ©, donc trĂšs enrichissant.
Quâest-ce qui tâa inspirĂ© pour Ă©crire ton tout dernier single « Dead Zone » ? Le point de dĂ©part ?
King Kalabash : Je pense que chaque instru a un langage, te propose mĂȘme plusieurs mĂ©lodies selon la perception de lâartiste. Donc on dira quâelle mâa Ă©tĂ© soufflĂ©e dans le coin de lâoreille. đ€Ł En vĂ©ritĂ©, lâinspiration, le thĂšme, arrive quand lâinstru est bonne. Big up Onepakrecords. Câest un fait dâactualitĂ© rĂ©current qui nous concerne tous.
Quelle est ta façon de composer ? Tu prĂ©fĂšres dâabord commencer par la musique ou les paroles ?
King Kalabash : Effectivement, il y a plusieurs façons de composer. Dans le reggae dancehall dâaujourdâhui, on sâadapte Ă une instru dĂ©jĂ faite. Ma mĂ©thode de travail : trouver un bon refrain, câest 50 % du son, dĂ©jĂ une mĂ©lodie easy qui va rester dans la tĂȘte des gens. Mais pour moi, la meilleure façon de composer reste tout de mĂȘme avec un guitariste ou pianiste. Ce que jâappelle la vraie musique.
En tant quâartiste indĂ©pendant, quelle a Ă©tĂ© la plus grande difficultĂ© pour avancer dans ta carriĂšre ?
King Kalabash : En ce qui concerne la musique reggae, le combat est laborieux. Le reggae conscient a toujours Ă©tĂ© boycottĂ© de tout temps dans le systĂšme français â on le sait tous. La vraie difficultĂ©, câest de pouvoir sâentourer dâune bonne Ă©quipe de confiance qui puisse gĂ©rer lâadministratif. Ăa permet dâĂȘtre focus sur la crĂ©ativitĂ© de lâartiste.
Si tu avais un conseil à donner à tous les artistes qui veulent se lancer pour vivre de leur musique, ça serait quoi ?
King Kalabash : Hmmm, question dĂ©licate car certains nâaiment pas les conseils. Il faut de lâamour, de la passion, ĂȘtre ouvert dâesprit. LâhumilitĂ© doit ĂȘtre notre ombre. Faire bien ce quâon aime. Prendre des cours de chant pour Ă©largir son potentiel â avoir un don ne suffit point. SâintĂ©resser Ă ce que font les autres. Aller en concert voir les collĂšgues… mais surtout beaucoup, beaucoup de travail.
Sans tricher, donne-nous les 3 derniers morceaux que tâas Ă©coutĂ©s aujourdâhui !
King Kalabash : Damian Marley â âMy Sweet Lordâ. âDead Zoneâ. Patrick Saint-Ăloi â âWest Indiesâ.
Un fait dâactualitĂ© rĂ©cent qui tâa marquĂ© un peu plus que les autres ? Pourquoi ?
King Kalabash : Je suis larguĂ©, jâĂ©vite les actus pour rester focus… Trop dâinjustices… No justice, no peace.
Un objet dont tu ne peux vraiment pas te passer au quotidien ?
King Kalabash : InĂ©vitablement le tĂ©lĂ©phone Ă dire vrai… ou, avec la vieillesse, mes binocles đ€Łđ€Łđ€Ł
Ton meilleur souvenir sur scĂšne ?
King Kalabash : Il y en a tellement… mais jâai kiffĂ© ĂȘtre chez moi Ă la Reggae ThĂ©rapie en Martinique, dans un festival reggae parmi tant dâautres : Pologne, Autriche, Allemagne… La RĂ©publique TchĂšque reste un endroit Ă part Ă©galement en termes dâĂ©nergie et de vibes. Big up United Flavour, House of Riddim, and Riddimshot.

Quels sont tes objectifs pour 2025 ?
King Kalabash : Rester en vie dĂ©jĂ et faire de la zik jusquâĂ mon dernier souffle. Il y a encore des projets Ă venir, restez connectĂ©s… Jah run tings, love ZOT.
Un dernier mot pour la fin ?
King Kalabash : Soyez vous-mĂȘmes… le partage est notre salut… transmission.
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