Photo de Rencontre avec King Kalabash, voix martiniquaise d’un reggae lucide et engagĂ©

đŸ‡ČđŸ‡¶ Rencontre avec King Kalabash, voix martiniquaise d’un reggae lucide et engagĂ©

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Originaire de Martinique, King Kalabash est une figure emblĂ©matique du reggae caribĂ©en. Artisan de la calebasse avant d’ĂȘtre musicien, il forge son style entre traditions crĂ©oles, beats dancehall et paroles percutantes. Fondateur du duo Big Famili et du label Black House Music, il incarne une musique indĂ©pendante, libre et profondĂ©ment ancrĂ©e dans la rĂ©alitĂ© sociale. Son dernier clip « Dead Zone », rĂ©alisĂ© par Larry Labinsky, illustre une sociĂ©tĂ© en crise avec une force visuelle saisissante. On a voulu en savoir plus : l’artiste a acceptĂ© de rĂ©pondre Ă  nos questions, juste aprĂšs la sortie de ce titre-choc.

Bonjour King Kalabash et merci d’avoir pris le temps de rĂ©pondre Ă  nos questions !

Comment as-tu commencĂ© la musique ? Quel a Ă©tĂ© l’élĂ©ment dĂ©clencheur ?

King Kalabash : Dans les annĂ©es 70-80, j’ai vĂ©cu mon adolescence en Guadeloupe, notamment dans la commune du Raizet qui se trouve ĂȘtre un vivier d’artistes de tous genres. Mon aventure musicale commence par la percussion : un ami de ma mĂšre dĂ©barque avec une paire de congas Ă  la maison et voilĂ , c’est parti. En 6e, mon professeur d’anglais, M. Bergame, nous apprend “Who the Cap Fit” – un Ă©vĂšnement qui marquera la suite de mon parcours musical.

Est-ce que le fait d’avoir grandi en Guadeloupe a Ă©tĂ© dĂ©cisif dans ta construction en tant qu’artiste ?

King Kalabash : ComplĂštement. En Guadeloupe, la musique et le gwo ka sont omniprĂ©sents. De ce fait, j’ai Ă©tĂ© baignĂ© dans un univers musical variĂ©, donc trĂšs enrichissant.

Qu’est-ce qui t’a inspirĂ© pour Ă©crire ton tout dernier single « Dead Zone » ? Le point de dĂ©part ?

King Kalabash : Je pense que chaque instru a un langage, te propose mĂȘme plusieurs mĂ©lodies selon la perception de l’artiste. Donc on dira qu’elle m’a Ă©tĂ© soufflĂ©e dans le coin de l’oreille. đŸ€Ł En vĂ©ritĂ©, l’inspiration, le thĂšme, arrive quand l’instru est bonne. Big up Onepakrecords. C’est un fait d’actualitĂ© rĂ©current qui nous concerne tous.

Quelle est ta façon de composer ? Tu prĂ©fĂšres d’abord commencer par la musique ou les paroles ?

King Kalabash : Effectivement, il y a plusieurs façons de composer. Dans le reggae dancehall d’aujourd’hui, on s’adapte Ă  une instru dĂ©jĂ  faite. Ma mĂ©thode de travail : trouver un bon refrain, c’est 50 % du son, dĂ©jĂ  une mĂ©lodie easy qui va rester dans la tĂȘte des gens. Mais pour moi, la meilleure façon de composer reste tout de mĂȘme avec un guitariste ou pianiste. Ce que j’appelle la vraie musique.

En tant qu’artiste indĂ©pendant, quelle a Ă©tĂ© la plus grande difficultĂ© pour avancer dans ta carriĂšre ?

King Kalabash : En ce qui concerne la musique reggae, le combat est laborieux. Le reggae conscient a toujours Ă©tĂ© boycottĂ© de tout temps dans le systĂšme français – on le sait tous. La vraie difficultĂ©, c’est de pouvoir s’entourer d’une bonne Ă©quipe de confiance qui puisse gĂ©rer l’administratif. Ça permet d’ĂȘtre focus sur la crĂ©ativitĂ© de l’artiste.

Si tu avais un conseil à donner à tous les artistes qui veulent se lancer pour vivre de leur musique, ça serait quoi ?

King Kalabash : Hmmm, question dĂ©licate car certains n’aiment pas les conseils. Il faut de l’amour, de la passion, ĂȘtre ouvert d’esprit. L’humilitĂ© doit ĂȘtre notre ombre. Faire bien ce qu’on aime. Prendre des cours de chant pour Ă©largir son potentiel – avoir un don ne suffit point. S’intĂ©resser Ă  ce que font les autres. Aller en concert voir les collĂšgues… mais surtout beaucoup, beaucoup de travail.

Sans tricher, donne-nous les 3 derniers morceaux que t’as Ă©coutĂ©s aujourd’hui !

King Kalabash : Damian Marley – “My Sweet Lord”. “Dead Zone”. Patrick Saint-Éloi – “West Indies”.

Un fait d’actualitĂ© rĂ©cent qui t’a marquĂ© un peu plus que les autres ? Pourquoi ?

King Kalabash : Je suis larguĂ©, j’évite les actus pour rester focus… Trop d’injustices… No justice, no peace.

Un objet dont tu ne peux vraiment pas te passer au quotidien ?

King Kalabash : InĂ©vitablement le tĂ©lĂ©phone Ă  dire vrai… ou, avec la vieillesse, mes binocles đŸ€ŁđŸ€ŁđŸ€Ł

Ton meilleur souvenir sur scĂšne ?

King Kalabash : Il y en a tellement… mais j’ai kiffĂ© ĂȘtre chez moi Ă  la Reggae ThĂ©rapie en Martinique, dans un festival reggae parmi tant d’autres : Pologne, Autriche, Allemagne… La RĂ©publique TchĂšque reste un endroit Ă  part Ă©galement en termes d’énergie et de vibes. Big up United Flavour, House of Riddim, and Riddimshot.

Quels sont tes objectifs pour 2025 ?

King Kalabash : Rester en vie dĂ©jĂ  et faire de la zik jusqu’à mon dernier souffle. Il y a encore des projets Ă  venir, restez connectĂ©s… Jah run tings, love ZOT.

Un dernier mot pour la fin ?

King Kalabash : Soyez vous-mĂȘmes… le partage est notre salut… transmission.

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