photo de Interview exclusive avec Lounaa, la nouvelle voix douce-amĂšre de la pop urbaine

đŸ‡«đŸ‡· Interview exclusive avec Lounaa, la nouvelle voix douce-amĂšre de la pop urbaine

|

Originaire de CrĂ©teil et dĂ©sormais installĂ©e dans le sud de la France, Lounaa a choisi de se rĂ©inventer. À tout juste 18 ans, elle vient de sortir Spleen, un single fort et mĂ©lancolique, comme un nouveau point de dĂ©part. Fini les anciens titres, elle repart de zĂ©ro pour proposer une musique plus intime, plus vraie. Cette chanteuse littĂ©raire Ă  la voix feutrĂ©e met des mots sur ce que d’autres taisent — les failles, le doute, la fatigue mentale. À l’occasion de la sortie de ce titre coup de poing tout en douceur, on est allĂ©s lui poser quelques questions



Bonjour Lounaa ! Raconte-nous, comment as-tu commencĂ© la musique ? Quel a Ă©tĂ© l’élĂ©ment dĂ©clencheur ?

Lounaa : La musique a toujours fait partie de ma vie. J’ai fait du conservatoire, du solfĂšge, des cours de chant en individuel
 mais c’est vraiment pendant le confinement que tout s’est enclenchĂ©. J’avais 14 ans, tout Ă©tait Ă  l’arrĂȘt, alors j’ai commencĂ© Ă  Ă©crire, Ă  bidouiller dans mon coin avec le petit matĂ©riel que mon pĂšre m’avait offert. J’ai appris Ă  enregistrer, Ă  mixer un peu, Ă  publier
 toute seule, dans ma chambre. C’est Ă  ce moment-lĂ  que j’ai compris que j’avais besoin de ça pour m’exprimer.


Qu’est-ce qui t’a inspirĂ© pour Ă©crire Spleen ? Quel a Ă©tĂ© le point de dĂ©part ?

Lounaa : Beaucoup de gens pensent que Spleen parle d’une rupture, mais ce n’est pas du tout ça. C’est un titre sur la santĂ© mentale, sur le manque de confiance en soi, sur ces choses qu’on garde pour nous parce qu’on ne sait pas trop comment les exprimer. Ce que je raconte dans cette chanson, je le vois autour de moi tout le temps, chez les jeunes de mon Ăąge. On sourit, on dit que ça va
 et puis un jour, ça dĂ©borde. Le point de dĂ©part, c’était ce sentiment d’ĂȘtre entourĂ©e sans vraiment l’ĂȘtre, de vouloir aller mieux sans savoir comment. C’est un morceau que j’ai Ă©crit autant pour moi que pour les autres, pour ceux qui n’osent pas en parler mais qui se reconnaĂźtront.


Quelle est ta méthode de travail ? Tu commences par les paroles ou la musique ?

Lounaa : J’écris toujours d’abord. Les mots, c’est ce qui me guide. J’ai du mal Ă  partir d’une prod et Ă  construire autour, je prĂ©fĂšre Ă©crire librement, sans contrainte, puis chercher une instru qui correspond Ă  l’ambiance de mon texte. Ensuite, bien sĂ»r, il y a des ajustements : je retravaille certaines phrases pour coller au rythme, je reformule parfois
 Mais l’intention de dĂ©part vient toujours du texte. Je pense que c’est ma fibre littĂ©raire qui parle !


Si tu pouvais collaborer avec n’importe quel artiste, ce serait qui ?

Lounaa : Sans hĂ©siter, Yoa. Je l’ai dĂ©couverte avec La Favorite, et depuis je l’écoute en boucle. Sa maniĂšre d’écrire, de poser sa voix, son univers
 ça me touche profondĂ©ment. Je pense qu’on pourrait faire un truc fort ensemble.


Un objet dont tu ne peux pas te passer au quotidien ?

Lounaa : Mes AirPods. Je sais, c’est un peu clichĂ©, mais je les ai tout le temps avec moi. Que je sois en train de marcher, de ranger ma chambre ou de traĂźner, il y a toujours un fond musical. Et les rares fois oĂč je les oublie ou qu’ils ne sont pas chargĂ©s
 c’est la galĂšre. Vraiment.


Les 3 derniers morceaux que tu as Ă©coutĂ©s aujourd’hui (et sans tricher) ?

Lounaa : Alors
 Saison de Bekar et Yoa, Manchild de Sabrina Carpenter, et Qui te suivra de Shay. Un mĂ©lange parfait entre douceur, force et mĂ©lancolie — comme moi, finalement (rires).


Une expression qui te dĂ©finit bien, ça serait
 ?

Lounaa : Je dirais : “j’apprends en tombant”. C’est pas une vraie expression peut-ĂȘtre, mais c’est ce que je ressens. Chaque Ă©chec m’a appris quelque chose. Je prĂ©fĂšre voir les erreurs comme des Ă©tapes, pas comme des freins. C’est ce qui m’aide Ă  grandir, Ă  affiner mon regard, Ă  devenir une meilleure artiste.


Tu as eu une premiĂšre expĂ©rience avec un label qui s’est mal terminĂ©e
 Quel conseil donnerais-tu Ă  un jeune artiste qui cherche Ă  se faire signer ?

Lounaa : Ne vous prĂ©cipitez pas. Sur le moment, on pense que c’est “la” chance Ă  ne pas laisser passer, alors on fonce. Mais si le label ne correspond pas Ă  votre vision, ça devient vite un frein. Prenez le temps de vous connaĂźtre artistiquement avant de vouloir ĂȘtre signĂ©. Apprenez Ă  dĂ©fendre vos idĂ©es, vos morceaux, votre univers. Un bon label est un partenaire, pas un patron.


Un fait d’actualitĂ© rĂ©cent qui t’a marquĂ©e ?

Lounaa : Je suis en Ă©cole de journalisme, donc je suis l’actu de prĂšs. Ce qui m’a vraiment interpellĂ©e derniĂšrement, c’est l’affaire autour de P. Diddy. Certaines accusations trĂšs lourdes ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es, alors qu’il y a eu beaucoup de tĂ©moignages et de preuves. Ça fait rĂ©flĂ©chir Ă  la place de la justice face Ă  des figures publiques, Ă  la maniĂšre dont on traite certains scandales en fonction de qui ils impliquent.


Quels sont tes objectifs pour 2025 ? Un album en préparation ?

Lounaa : Spleen a Ă©tĂ© un vrai tournant. J’ai envie de continuer sur cette lancĂ©e, d’explorer encore plus ce que je peux dire, ressentir, transmettre. Je travaille sur de nouveaux morceaux, peut-ĂȘtre un EP, peut-ĂȘtre plus. Je ne me mets pas de pression, mais je veux proposer quelque chose de cohĂ©rent, d’encore plus personnel.


Un dernier mot pour la fin ?

Lounaa : J’espĂšre que Spleen trouvera un Ă©cho chez ceux qui en ont besoin. J’ai mis beaucoup de moi dans ce titre. Et si ça peut aider, apaiser, mĂȘme un tout petit peu, alors j’ai tout gagnĂ©. Ah, et j’espĂšre que vous avez vos AirPods sur les oreilles, parce que la suite arrive
 et ce sera encore plus fort.

—

Rejoindre Lounaa sur les réseaux :

fr_FRFrançais